Les Décodeurs et le nuage de Tchernobyl : une exigence de vérité à géométrie variable

Les Décodeurs, c’est la rubrique « fact-checking » (ou « vérification par les faits ») du site internet du Monde. Décrypter les propos des hommes politiques et des intellectuels, confronter leurs affirmations à des données sourcées, les replacer dans leur contexte et tout cela en s’efforçant de ne pas prendre parti : à première vue l’initiative ne pourrait qu’être positive. Néanmoins, dans la pratique j’y vois un certain nombre de problèmes. Déjà dans le concept même, lorsque l’on se présente comme impartial, il y a toujours le risque d’inhiber totalement l’esprit critique du lecteur, de lui faire oublier que, quoi qu’on veuille, celui qui écrit ces lignes a lui-même un opinion, que le choix de chaque mot a son importance et que le simple fait de décider de vérifier telle assertion et non telle autre est déjà en soi discutable. Dans tous les cas, cette quête de pure objectivité ne pourrait avoir de sens que s’ils s’interdisaient de commenter une affirmation dès lors qu’elle relève de l’analyse, de l’interprétation – la réponse dépendant alors inévitablement pour une large part du cadre de croyances de la personne. Cela implique donc de se cantonner à celles où il est question de faits « incontestables », mais s’agissant de politique, d’économie, de société, le domaine d’étude serait finalement très réduit. Et il me semble justement que de ce point de vue-là, les Décodeurs ont tendance à prendre des libertés avec le cadre qu’ils se sont fixés. Pour autant, ce travail consistant à analyser des déclarations en tout genre, à les critiquer, les nuancer, les mettre en perspective, peut être très pertinent. Mais s’ils continuent sur cette ligne, il faudrait au moins qu’ils arrêtent de jouer à l’arbitre et qu’ils admettent qu’ils ne sont finalement dans le débat qu’une voix parmi d’autres [1].

En fait ce n’est pas de ça dont je voulais parler. Le problème que je veux pointer ici, c’est lorsque ces mêmes canards, qui passent leurs journées à chercher des poux chez les autres, relaient des informations indiscutablement fausses et n’ont pas l’honnêteté de les corriger lorsque l’on les leur signale. Il y a quelques temps (février 2017), j’avais envoyé un message à la rédaction des Décodeurs, les invitant à revenir sur leurs écrits dans les articles où ils évoquaient le prétendu mensonge des autorités françaises sur la trajectoire du nuage radioactif de Tchernobyl. Car justement, pour le coup lorsque l’on attribue des propos à quelqu’un, on est clairement dans le registre de l’incontestable : soit il l’a dit, soit il ne l’a pas dit. Pour pas trop avoir l’impression d’avoir écrit tout ça pour rien, tant qu’à faire je vais le copier ici, et pis on a qu’à dire que c’est une « lettre ouverte » (c’est un peu plus la classe). Comme je n’ai pas beaucoup eu le temps d’écrire ici ces derniers mois, cela me permet aussi de remettre un peu d’activité sur ce blog sans trop me fatiguer !

« Bonjour,
Dans l’éditorial de Jérôme Fenoglio du 2 février, vous nous disiez que vos journalistes n’étaient pas infaillibles et que ”la défense des faits passe d’abord, et avant tout, par cette exigence avec [vous]-mêmes”. Je viens relever une grosse erreur factuelle que j’ai déjà retrouvé à deux reprises dans des articles des Décodeurs.

Ici :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/25/faits-alternatifs-fake-news-post-verite-petit-lexique-de-la-crise-de-l-information_5068848_4355770.html
”L’idée ne va pas sans poser de soucis : elle peut laisser croire que la vérité était auparavant chose acquise, au moins comme valeur. Ce serait faire peu de cas de célèbres exemples de désinformation gouvernementale, comme le trajet du nuage radioactif qui aurait esquivé les frontières françaises en 1986”

Et ici :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/26/tchernobyl-a-t-il-provoque-des-cancers-en-france_4908962_4355770.html
”Le « nuage radioactif » venu d’Ukraine ne s’est certes pas arrêté à la frontière, comme l’assuraient avec aplomb les autorités françaises dans la foulée de l’accident nucléaire qui secoua l’Europe le 26 avril 1986”

Sur quelle source vous basez vous pour dire que les autorités françaises auraient affirmé cela ? Si vous aviez pris la peine de vérifier les informations que vous publiez, vous auriez eu du mal à trouver qu’un expert du nucléaire a vraiment déclaré ça. Vous auriez sûrement trouvé l’initiative peut être imprudente de cette présentatrice météo d’Antenne 2, qui avait montré sur la carte satellite un anticyclone au niveau de la France, et en avait conclu qu’on pouvait prévoir que le nuage de Tchernobyl n’y passerait pas. Les conditions météorologiques ayant évolué il y est finalement bien passé.
Vous auriez aussi trouvé les déclarations du directeur du SCPRI, Pierre Pellerin, qui expliquait que les niveaux de radiation mesurés en France avait augmenté, mais qu’ils étaient trop faibles pour justifier de prendre des mesures préventives (contrairement à des pays frontaliers qui, eux, avaient décidé de prendre certaines mesures). Avec le recul, on sait qu’à priori il n’y a pas eu de conséquences sanitaires en France (vous le dites vous-même dans le deuxième lien que j’ai posté). On peut donc se dire que la position des autorités françaises était raisonnable, d’autant plus que, lorsque l’on décide de prendre ce genre de mesures les conséquences indirectes ne sont pas négligeables. Car cela signifie pour les populations qu’il y a effectivement un danger, donc cela renforce l’anxiété, et cela conduit à des comportements préventifs, non justifiés dans ce cas-là (par exemple l’augmentation significative du nombre d’interruptions volontaires de grossesse constatée dans certains pays voisins). Et même si on peut débattre pendant des heures de ce qui aurait été le plus prudent de faire, il n’est en tout cas pas question de mensonges ou de choses dans le genre.
Dans vos recherches vous auriez également trouvé que l’on doit en réalité cette légende à Noël Mamère. Plusieurs années après l’accident, il avait attribué ironiquement au Pr Pellerin cette affirmation, que le nuage aurait contourné la frontière. Ce dernier a porté plainte contre Mamère pour diffamation (et contre tous ceux qui lui ont attribué cette phrase) et il a gagné tous ces procès. Et quand d’autres ont porté plainte contre lui, l’accusant d’avoir minimisé les conséquences de l’accident, la justice lui a aussi donné raison.

Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas seulement la dignité de ce monsieur. La crise de confiance qui traverse notre société est largement renforcée par ce genre de scandales qui sont parfois, comme c’est le cas ici, fondés sur rien. Notamment, il y a cette idée dans l’opinion publique que l’on ne peut pas faire confiance aux experts du nucléaire pour nous protéger de ses risques, car ils minimiseront forcément les faits pour défendre leurs intérêts, quitte à inventer des mensonges qui feraient même glousser un enfant de 5 ans. Et elle tire sûrement en bonne partie son origine dans ce pseudo-scandale. C’est toujours irritant de voir ce type de rumeurs relayées dans les médias, ça l’est d’autant plus quand le média en question affiche en bannière ”Venons en aux faits” et dont on attendrait justement de sa part qu’il rétablisse la vérité sur ce genre de légendes. » [2]

Je n’ai pas mis de référence mais en cherchant sur Google vous retrouverez tout ça facilement. D’ailleurs, on peut se demander comment cela se fait qu’aucun des deux journalistes n’ait pas pris le temps de vérifier cette information avant de la publier, alors qu’il s’agit justement leur mantra de chercher des sources pour chaque info. Je pense que c’est tout simplement parce que la rumeur s’est tellement bien diffusée qu’elle apparaît maintenant comme un fait évident. C’est comme lorsqu’ils s’apprêtent à écrire dans un article que la Terre tourne, ils n’ont pas besoin de s’embêter à rechercher des références puisque tout le monde semble unanime.

Bref, quoi qu’il en soit, je n’ai jamais eu de réponse et les erreurs n’ont pas été corrigées [3].  Je leur proposerais bien de changer de devise, d’inscrire plutôt sur leur bannière « Faîtes ce qu’on dit, pas ce qu’on fait ». Mais de toute façon, on sait bien que c’est pas demain qu’on changera Le Monde.

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[1] Une bonne illustration est cette interview de Nicolas Dupont-Aignan où il était question d’un ancien centre de vacances qui allait accueillir des réfugiés, et où il affirmait qu’il s’agissait de jolis bâtiments en bon état. Les Décodeurs ont démenti cette information, en se basant sur des faits, affirmant de leur côté qu’il s’agissait de vieux bâtiments en mauvais état. Cela n’a pas plu à Dupont-Aignan, qui est revenu à la charge avec d’autres arguments pour réaffirmer qu’il était question de jolis bâtiments en bon état. Et aux Décodeurs, toujours pas convaincus, de maintenir qu’il s’agissait de vieux bâtiments en mauvais état. On sent bien qu’on ne réussira pas à mettre tout ce petit monde d’accord. En fait, comme dans tout débat, chacun interprète les faits à sa façon en fonction de son cadre idéologique et des conclusions qu’il souhaite en tirer. Le problème, c’est qu’il y a d’un côté un homme politique, dont il est assumé que le but final est de convaincre par rapport aux décisions politiques à prendre, et de l’autre des journalistes, ne semblant parler qu’au nom d’une vérité absolue.
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/03/migrants-terrorisme-nicolas-dupont-aignan-se-noie-dans-les-approximations_5007116_4355770.html
http://www.debout-la-france.fr/actualite/voila-pourquoi-nicolas-dupont-aignan-emmerde-le-monde

Et même lorsqu’il s’agit de chiffres, en général c’est loin d’être aussi simple. Pour prendre un exemple classique, à la question « le chômage augmente-t-il en France ? » deux personnes pourront arriver à des conclusions très différentes, selon s’ils parlent des demandeurs d’emploi de catégorie A, B, C, D, du nombre de chômeurs en valeur absolu, du taux par rapport à la population active, ou encore du taux par rapport à la population totale, des chômeurs de longue durée ou également des autres, de l’évolution sur un mois, un an, ou 10 ans, en France métropolitaine ou incluant aussi les DOM-TOM, se basant sur les chiffres de l’Insee ou de Pôle emploi,… Et la question de savoir quels paramètres sont les plus pertinents, cela relève d’un choix subjectif.

Un point de vue que je trouve intéressant sur ces questions :
http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2015/07/08/31008-20150708ARTFIG00253-et-si-on-fact-checkait-les-fact-checkeurs-et-si-on-decodait-les-decodeurs.php

[2] Je ne lis Le Monde et Les Décodeurs que de façon occasionnelle, sur les 30 dernières années ce ne sont probablement pas les deux seules fois qu’ils ont relayé cette info.
Edit : l’argument sur l’augmentation du nombre d’avortements est en fait assez discutable (cf les échanges avec François-Marie Breon en commentaires).
Autre edit : En écrivant cet article j’ai procédé à quelques petites corrections sur le message que je leur ai envoyé, repérant notamment quelques fautes d’orthographes à l’occasion. Il s’agit de bricoles qui concernent seulement la forme donc je n’imagine pas vraiment qu’on puisse m’accuser de malhonnêteté. Mais bon, tant qu’à faire, pour me prémunir d’accusations dans le style je publie également la version original ici (avec les corrections en rouges).

[3] En fait je ne sais même pas s’ils ont pris la peine de le lire. Mais a priori ils l’ont tout de même bien reçu, puisque quelqu’un du Monde a accusé réception en m’assurant qu’il leur transmettrait.

Encore un edit : si vous cherchez des sources, j’en laisse quand même quelques-unes (vous pourrez en trouver d’autres dans les discussions en commentaires). Les articles de Yann Kindo et Alain Madelin résument bien l’histoire :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1793
http://www.atlantico.fr/decryptage/tchernobyl-nuage-mensonge-alain-madelin-177474.html
Le dossier de Pierre Schmitt a l’air très complet, répertoriant notamment tous les communiqués du SCPRI (mais j’avoue que je ne l’ai pas tout lu) :
https://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/pv_sign/Schmitt-le_nuage_de_Tchernobyl.pdf

Edit du 17/01/19 (promis la prochaine fois je m’organiserai mieux avec mes edits) : Leur article du 25/01/2017 a finalement été modifié, mais la correction pose toujours problème. J’en parle ici :
https://www.facebook.com/leblogdesresponsables/posts/345145959407615

9 réflexions sur “Les Décodeurs et le nuage de Tchernobyl : une exigence de vérité à géométrie variable

  1. https://www.ladepeche.fr/article/2016/04/25/2332154-mensonge-d-etat-pour-un-nuage-nocif.html
    Le 28 avril alors que le nuage se déplace vers l’Europe, le professeur Pellerin, directeur du service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) dépendant du ministère de la Santé, tient un discours rassurant à la télévision : «Ça ne menace personne actuellement sauf dans le voisinage immédiat de l’usine…» Deux jours plus tard, le mensonge d’État s’enclenche véritablement à travers les informations fournies par la météo nationale et répercutées par la présentatrice d’Antenne 2 : «En France, l’anticyclone des Açores restera suffisamment puissant pour offrir une véritable barrière de protection ; il bloque en effet toutes les perturbations venant de l’Est.» C’est la fameuse théorie du nuage de Tchernobyl s’arrêtant à la frontière française qui prend corps. Or ce jour-là, les services de la Météo nationale dissimulent la vérité car le nuage survole une partie de la France (voir ci-contre). Pourtant le 4 mai, un message de la Météo nationale relaie à nouveau complaisamment la parole du SCPRI : «Le ministère de la Santé communique : ni la situation actuelle ni son évolution ultérieure ne justifient dans notre pays quelque contre-mesure sanitaire que ce soit.»
    Après le ministère de la Santé, le ministère de l’Agriculture, avec à sa tête François Guillaume, s’enferme lui aussi dans le mensonge : «Le territoire français en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radio nucléides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl.»
    Mais cette position n’est plus crédible car dans certaines régions, comme en Alsace et en Corse, on commence à s’interroger en raison des mesures de précaution prises dans les pays voisins, l’Italie et l’Allemagne. Le 10 mai, les pouvoirs publics changent alors de discours : le professeur Pellerin admet à la télévision que le nuage de Tchernobyl a touché la France et que dans certaines zones, le taux de radioactivité est de 400 fois supérieur à la normale !  »
    « Dans une note manuscrite à en-tête du ministère de l’Intérieur dirigé par Charles Pasqua, qui sera saisie par la Justice en 2002, on peut lire : «Nous avons des chiffres qui ne peuvent être diffusés. Lait de brebis très élevé jusqu’à 10 000 becquerels. Accord entre SCPRI et IPSN* pour ne pas sortir de chiffres.» »

    https://www.20minutes.fr/82309-20060423-tchernobyl
    «25 mars 2005: la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy communique aux parties civiles le rapport qui vient de lui être remis par deux experts, Paul Genty et Gilbert Mouthon. Les conclusions sont accablantes pour le gouvernement français de l’époque (le 1er ministre était Jacques Chirac ; le porte-parole du gouvernement était Alain Juppé) et pour le SCPRI. Il n’y a pas eu « erreur » de la part de ces autorités, mais bien un mensonge délibéré. »

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    • @ laetitia

      https://www.ladepeche.fr/article/2016/04/25/2332154-mensonge-d-etat-pour-un-nuage-nocif.html

      Niveau mauvaise foi intellectuelle, celui-ci est vraiment affligeant. Quand on voit le nombre d’articles tournées de cette façon qu’on peut trouver sur internet (notamment celui de 20 minutes dans la suite de votre commentaire) on peut se dire que le mythe a encore de beaux jours devant lui. Je pense qu’il faut essayer de se mettre à la place du journaliste qui écrit ce type d’article pour comprendre la façon dont se forment ces vagues d’hystérie médiatique.

      Les médias étant en concurrence entre eux, s’ils ne veulent pas disparaître il faut que le contenu qu’ils proposent soit suffisamment attractif pour leurs potentiels lecteurs. Les équipes de rédaction ont donc toujours dans une certaine mesure une pression de la direction pour que leurs articles soient « bankable » : il faut que ça vende du papier et que ça fasse des cliques sur le web. De nos jours ce dont on raffole, nous-autres les lecteurs, c’est le scandale. Lorsqu’ils affichent en Une un super nouveau scandale inédite, ils sont sûr que le numéro se vendra comme des petits pains en kiosque et que le dossier fera le buzz sur la toile. À partir de là, forcément, ils sont à l’affût de tout ce qui pourrait être présenté comme tel.

      La plupart du temps, on ne part pas complètement de rien, il y a bien une ou plusieurs personnes qui ont eu effectivement un comportement pas très moral, ou ont fait tout simplement une erreur. À partir de là on en rajoute des tonnes pour faire monter la mayonnaise, en sortant les faits de leur contexte, en leur vouant d’emblée les intentions les plus malsaines, en les rendant les plus antipathiques possibles, tout ça pour offrir au lecteur une occasion de s’indigner et rouspéter tranquillement en lisant son journal, « tous pourris », « on nous prend pour des cons », etc.. Et surtout lorsqu’on en a une, on ne parle plus que de ça. Pendant une semaine toute l’attention médiatique pourra être focalisé sur le fait que tel homme politique a tenté de faire un bisou à sa collègue sans lui avoir demandé formellement la permission. Et d’ici la semaine suivante, on aura bien trouvé autre chose.

      Parfois comme ici, à première vue, il n’y a pas grand-chose. Mais le sujet s’y serait tellement bien prêté que ça en est un peu frustrant, alors on force un peu les choses. On fouille, on fouille, et on fabrique un petit scandale avec les deux trois bricoles qu’on a trouvé. Car forcément, on trouve toujours quelque chose. Quand les autorités doivent gérer une crise comme celle-ci, et même s’ils étaient tous honnêtes et compétents, il y aura toujours des choses perfectibles, des décisions qui pourront être discutables, des déclarations un peu confuses, et on sait qu’avec un peu de travail on peut réussir à présenter la moindre maladresse comme un acte exécrable. L’accusation sera forcément bourrée d’incohérences, mais on joue sur la complexité du sujet et le fait que le lecteur lambda n’aura pas le temps de creuser plus que ça le problème. Et quoi qu’il en soit il ne sera pas très tatillon, dès lors que ce qu’il lit renforce ses croyances, son esprit critique se réduit à néant.

      Mais donc pour revenir sur les passages que vous avez relevé :

      « Le 28 avril alors que le nuage se déplace vers l’Europe, le professeur Pellerin, directeur du service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) dépendant du ministère de la Santé, tient un discours rassurant à la télévision : «Ça ne menace personne actuellement sauf dans le voisinage immédiat de l’usine…»

      Deux jours plus tard, le mensonge d’État s’enclenche véritablement à travers les informations fournies par la météo nationale et répercutées par la présentatrice d’Antenne 2 : «En France, l’anticyclone des Açores restera suffisamment puissant pour offrir une véritable barrière de protection ; il bloque en effet toutes les perturbations venant de l’Est.» C’est la fameuse théorie du nuage de Tchernobyl s’arrêtant à la frontière française qui prend corps. Or ce jour-là, les services de la Météo nationale dissimulent la vérité car le nuage survole une partie de la France (voir ci-contre).

      Deux jours après le 28 avril, donc le 30 avril, la journaliste d’Antenne 2 parlait de la situation qu’ils prévoyaient à cet instant-là, (comme je l’écrivais en réponse à votre premier commentaire) le nuage ne traversant véritablement le pays qu’à partir du 1er mai. C’est bien ce que l’on voit sur ces cartes (ce sont les mêmes que dans l’article, mais leur image était un peu flou) :

      Le 30 avril il y a seulement une légère hausse de radioactivité dans le sud-est, mais très faible par rapport à celles des jours suivants, sachant que même celles-ci étaient trop faibles pour représenter un danger. Et pis quand le journaliste écrit que la météo nationale dissimule la vérité, il suppose qu’ils seraient omniscients. Ces cartes là ont été probablement faites après coup et ce n’était pas forcément évident de savoir quelles masses d’air contenaient des particules radioactives, et il faudrait aussi prendre en compte le timing, voir à quelle heure ils ont filmé le journal météo et à quel instant correspond cette carte. Bref on ne sait même pas si au moment où ils diffusent cette infographie à la télé les services météo sont vraiment conscients que le nuage est déjà à cheval sur la frontière.

      Pourtant le 4 mai, un message de la Météo nationale relaie à nouveau complaisamment la parole du SCPRI : «Le ministère de la Santé communique : ni la situation actuelle ni son évolution ultérieure ne justifient dans notre pays quelque contre-mesure sanitaire que ce soit.»

      En fait je crois que le journaliste n’arrive pas à concevoir qu’il soit possible que le niveau de radioactivité augmente sans que cela pose pour autant un problème de santé publique. Donc à partir de là, forcément, si les autorités disent qu’il n’y a pas besoin de prendre des mesures préventives, c’est qu’ils nient le fait que le nuage ait traversé le pays.

      Après le ministère de la Santé, le ministère de l’Agriculture, avec à sa tête François Guillaume, s’enferme lui aussi dans le mensonge : «Le territoire français en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radio nucléides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl.»

      Là c’est sûr qu’en termes de communication c’était assez maladroit. En fait, sa phrase peut être compris de deux façons. Par « totalement épargné par les retombées de radio nucléides » veut-il dire qu’il n’y en a eu aucune ou bien que celles-ci n’ont causé aucun dégât ? En sortant la phrase de son contexte, on pourrait se demander s’il ne serait pas en train d’essayer de nous berner. Mais si on regarde l’ensemble de la déclaration, on voit qu’il dit dans la phrase suivante : « À aucun moment les hausses observées de radioactivité n’ont posé le moindre problème d’hygiène publique. » Si son intention était de nous cacher le passage du nuage, pourquoi se contredirait-il juste après ? Et pis dans tous les cas, pourquoi aurait-il cherché à cacher cela, alors qu’une agence gouvernementale avait déjà communiquée publiquement depuis plusieurs jours que la radioactivité avait augmenté ?

      Mais cette position n’est plus crédible car dans certaines régions, comme en Alsace et en Corse, on commence à s’interroger en raison des mesures de précaution prises dans les pays voisins, l’Italie et l’Allemagne. Le 10 mai, les pouvoirs publics changent alors de discours : le professeur Pellerin admet à la télévision que le nuage de Tchernobyl a touché la France et que dans certaines zones, le taux de radioactivité est de 400 fois supérieur à la normale !  »
      « Dans une note manuscrite à en-tête du ministère de l’Intérieur dirigé par Charles Pasqua, qui sera saisie par la Justice en 2002, on peut lire : «Nous avons des chiffres qui ne peuvent être diffusés. Lait de brebis très élevé jusqu’à 10 000 becquerels. Accord entre SCPRI et IPSN* pour ne pas sortir de chiffres.» »

      https://www.20minutes.fr/82309-20060423-tchernobyl…
      « 25 mars 2005 : la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy communique aux parties civiles le rapport qui vient de lui être remis par deux experts, Paul Genty et Gilbert Mouthon. Les conclusions sont accablantes pour le gouvernement français de l’époque (le 1er ministre était Jacques Chirac ; le porte-parole du gouvernement était Alain Juppé) et pour le SCPRI. Il n’y a pas eu « erreur » de la part de ces autorités, mais bien un mensonge délibéré. »

      Ici il ne s’agit plus vraiment de la même affaire. Il n’est plus question de savoir si l’État a nié le passage du nuage, mais du fait que le gouvernement aurait décidé de ne pas communiquer dans un premier temps certaines mesures. J’avoue que je ne me suis pas trop plongé dans cette histoire là, mais à première vue – même si là j’arrive mieux à concevoir que l’on puisse parler de mensonge – cela me semble loin d’être évident qu’ils aient vraiment fauté, et encore moins que ce soit scandaleux.

      À partir du moment où ils estiment que diffuser une information peut provoquer chez les citoyens une anxiété nocive pour eux-même et non justifiée (si les experts estiment qu’il n’y a pas de danger) il paraît naturel que la question se pose. Si vous n’êtes pas convaincu que la peur de la radioactivité puisse être vraiment destructrice, regardez par exemple les dégâts psychosociaux causés par Fukushima au Japon (à comparer aux conséquences sanitaires imputables à la radioactivité elle-même). Tout crédule que je suis, j’y vois même un peu comme une forme de paternalisme, un peu comme lorsque quelqu’un va passer des examens médicaux et n’en parle pas à ses proches, pour leur éviter des nuits blanches inutiles s’il s’avère finalement qu’il n’y a rien. Communiquer le fait que le niveau de radioactivité avait augmenté globalement sur le territoire et donc que le nuage était en train de le survoler, c’était bien sûr nécessaire. Diffuser publiquement les valeurs les plus hautes mesurées par certains de leurs capteurs, c’est plus discutable. Après, si vous vous considérez que l’exigence de transparence doit primer sur toutes autres considérations, c’est aussi un point de vue qui peut se défendre.

      Je sais qu’on va me dire que si le gouvernement souhaitait que tout le monde reste relax, c’est parce qu’ils sont sous l’emprise du lobby du nucléaire et qu’il ne fallait donc pas prendre le risque de ternir l’image de cette source d’énergie. Dis comme ça, ça paraît évident. Mais déjà, autant je conçois facilement que quelqu’un comme Pierre Pellerin qui travaille dans le domaine ait personnellement plus d’intérêt que le français moyen à ce que l’on préserve le parc électronucléaire, autant pour un ministre j’ai plus de mal à voir où est l’évidence (du moins si on met de côté les accusations sans preuve de corruption). Et on peut retourner la question dans l’autre sens, qui aurait eu intérêt à une vague de panique sans réel motif ? Sûrement pas le citoyen qui s’exprimerait par la suite sur l’avenir du nucléaire en France. Quelle que soit la question, rajouter de l’émotion ne peut jamais aider à prendre une décision plus rationnelle.

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  2. Bonjour, dans la vidéo suivante: http://www.ina.fr/video/CAB86010792 , il est dit que la dépression du golfe de Gêne (en orange=nuage radioactif) est bloquée par les hautes pressions (en vert sur l’hexagone) au moment même où à l’écran on voit un panneau stop! tout en sachant que ce communiqué, expliqué par Mr Laurent Bussié (ou Boussié), a été donné par un organisme dépendant du ministère de la santé (le service central contre les rayonnements ionisants) . Un organisme public a donc bien démontré, schéma aidant, que le nuage était stoppé à nos frontières. Qui a fait l’animation? je ne sais pas… Pour en revenir au procès que Mr Pellerin, directeur du service central de protection contre les rayonnements ionisants en 1986, a fait à N.Mamère, je vous invite à lire ce court article: https://www.20minutes.fr/politique/782658-20110907-tchernobyl-noel-mamere-denonce-deni-justice « «Tous les grands organismes internationaux ont reconnu le mensonge d’Etat proféré par le professeur Pellerin à l’époque de Tchernobyl. Je (N.Mamère) suis moi-même allé jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, qui a condamné le gouvernement français», » et dans celui-ci: https://www.20minutes.fr/societe/782284-20110907-tchernobyl-procedure-abandonnee « Le nuage «ne menace actuellement personne, avait-il (Mr Pellerin) assuré le 29 avril 1986 au journal télévisé. Sauf peut-être dans le voisinage immédiat de l’usine et encore… La santé n’est absolument pas menacée aujourd’hui.» » Alors certes, le terme précis « le nuage s’est arrêté à nos frontière » n’a pas été dit, mais a été illustré par un panneau stop sur une animation diffusé au journal télévisé, peut-on en conclure que l’état a diffusé une fausse information. Mr Pellerin a obtenu un non-lieu: https://www.usinenouvelle.com/article/non-lieu-confime-dans-l-enquete-sur-les-consequences-de-tchernobyl-en-france.N186457 « Dans son arrêt, la Cour de cassation a rappelé les conclusions du jugement de la cour d’appel : « il n’a pas été constaté, en France, une augmentation significative des cancers de la thyroïde » et, « en l’état des connaissances actuelles, impossible d’établir un lien de causalité certain entre les pathologies constatées et les retombées du panache radioactif de Tchernobyl ». »

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    • @ laetitia

      dans la vidéo suivante: http://www.ina.fr/video/CAB86010792 , il est dit que la dépression du golfe de Gêne (en orange=nuage radioactif) est bloquée par les hautes pressions (en vert sur l’hexagone) au moment même où à l’écran on voit un panneau stop! tout en sachant que ce communiqué, expliqué par Mr Laurent Bussié (ou Boussié), a été donné par un organisme dépendant du ministère de la santé (le service central contre les rayonnements ionisants) . Un organisme public a donc bien démontré, schéma aidant, que le nuage était stoppé à nos frontières. Qui a fait l’animation? je ne sais pas…

      Déjà pour remettre la vidéo dans son contexte, elle date du 1er mai, donc le jour où le nuage a véritablement commencé à survoler le pays. Noël Mamère présentait à l’époque le JT « Antenne 2 midi » donc j’imagine que c’était diffusé en milieu de journée. Dès le début de la vidéo, Mamère dit que le SCPRI a annoncé que le niveau de radioactivité avait augmenté au sud-est (reconnaissant donc déjà que le nuage avait traversé la frontière). Ensuite, Bussié/Boussié commente l’infographie en précisant bien qu’il s’agissait de la situation des jours précédents : à deux reprises il dit que c’est « la situation en début de semaine », et il conjugue ses verbes au passé. En fait, je crois qu’il s’agit exactement de la même infographie qu’ils avaient présenté la veille lorsqu’ils prévoyaient encore que l’anticyclone empêcherait la dépression de traverser la frontière, c’est pour ça qu’il y a encore le panneau Stop.
      http://www.ina.fr/video/CAB05021051/tchernobyl-et-meteo-sur-l-europe-video.html
      Mais vu qu’il dit clairement qu’il parle de la situation des jours précédents, il n’y a aucune ambiguïté.

      Et ensuite Bussié/Boussié dit que la situation météorologique a changé et que c’est probable que le nuage traverse finalement le pays. Bien sûr, on voit que de la façon dont il présente les choses il essaie d’être optimiste et rassurant, mais on peut pas y voir une quelconque forme de déni.

      Et dans tous les cas, si le 1er mai à midi ils n’annoncaient qu’une hausse de la radioactivité dans le sud-est, le 2 mai Libération écrivait :
      « Pierre Pellerin le Directeur du SCPRI a annoncé hier [donc le 1er mai] que l’augmentation de la radioactivité était enregistrée sur l’ensemble du territoire sans aucun danger pour la santé. »
      http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1793

      Donc finalement je vois pas comment on peut soutenir en toute bonne foi que les autorités auraient menti sur la trajectoire du nuage.

      Pour en revenir au procès que Mr Pellerin, directeur du service central de protection contre les rayonnements ionisants en 1986, a fait à N.Mamère, je vous invite à lire ce court article: 
      https://www.20minutes.fr/politique/782658-20110907-tchernobyl-noel-mamere-denonce-deni-justice « «Tous les grands organismes internationaux ont reconnu le mensonge d’Etat proféré par le professeur Pellerin à l’époque de Tchernobyl. Je (N.Mamère) suis moi-même allé jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, qui a condamné le gouvernement français», »

      Si vous avez des références concernant ces « grands organismes internationaux »  je veux bien voir de qui il s’agit (y inclut-il Greenpeace ?) et qu’est-ce qu’ils ont dit précisément.

      Et Mamère peut toujours crier à l’injustice et raconter que la Terre entière est d’accord avec lui, mais en attendant pour les propos qu’il a attribué à Pellerin, il a été condamné une première fois en 2000, une deuxième fois en appel en 2001, et son pourvoi en cassation a été rejeté en 2002. Décidément ça en fait beaucoup des juges corrompus..
      Et concernant la décision de la Cour européenne des droits de l’homme, elle ne remettait pas en fait en question le fait que son propos était mensonger. Si j’ai bien compris elle tenait plutôt à une conception différente de la notion de diffamation et de la liberté d’expression par rapport à la justice française. Eux ont considéré que la phrase de Mamère restait dans « les limites permises ».
      Voir sa page Wikipédia pour les sources.

      (Petite précision si jamais il y a un lecteur qui passe par là et qui se sent un peu perdu : ce que l’on reproche ici à Noël Mamère, ce ne sont pas les propos qu’il a tenu lorsqu’il était présentateur du JT en 1986 au moment de la catastrophe. Il s’agit d’une phrase qu’il a prononcé en 1999 à l’émission « Tout le monde en parle » sur France 2, où il a dit – en parlant de Pierre Pellerin : « [il] n’arrêtait pas de raconter que le nuage radioactif n’avait pas franchi nos frontières »)

      et dans celui-ci: https://www.20minutes.fr/societe/782284-20110907-tchernobyl-procedure-abandonnee « Le nuage «ne menace actuellement personne, avait-il (Mr Pellerin) assuré le 29 avril 1986 au journal télévisé. Sauf peut-être dans le voisinage immédiat de l’usine et encore… La santé n’est absolument pas menacée aujourd’hui.» »

      Mr Pellerin a obtenu un non-lieu: 
      https://www.usinenouvelle.com/article/non-lieu-confime-dans-l-enquete-sur-les-consequences-de-tchernobyl-en-france.N186457 « Dans son arrêt, la Cour de cassation a rappelé les conclusions du jugement de la cour d’appel : « il n’a pas été constaté, en France, une augmentation significative des cancers de la thyroïde » et, « en l’état des connaissances actuelles, impossible d’établir un lien de causalité certain entre les pathologies constatées et les retombées du panache radioactif de Tchernobyl ». »

      Je ne vois pas bien en quoi ces références appuyeraient cette idée qu’il aurait menti ?

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  3. Merci pour cet analyse qui confirme complètement ce que je crois savoir. Un point de désaccord cependant. L’histoire des avortements inutile (en Allemagne pour la rumeur dont j’ai souvent entendu parler) est une fake news du camp d’en face.
    J’ai eu du mal à trouver des faits précis mais je suis finalement tombé sur ce document Allemand qui donne le nombre d’avortement en fonction des années
    http://www.pro-leben.de/abtr/abtreibung_daten.php
    Avortement, c’est Abtreibungen
    On ne voit rien de particulier en 1986. J’en conclue que cette histoire d’ avortement en Allemagne est une légende urbaine, au même titre que « le nuage arrêté à la frontière ». Je suggère donc de ne pas utiliser cet argument.
    Bien cordialement

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    • Je vous remercie pour ces précisions. J’avais trouvé cette info sur des sites a priori assez fiables, et à l’époque je ne m’étais pas fatigué à aller vérifier directement les chiffres. Maintenant que je m’y plonge, les choses me semblent tout de même un peu plus nuancées que ce que vous écrivez.

      Je crois qu’il faut déjà distinguer le nombre d’avortements en RFA et celui en RDA, alors que visiblement vous vous êtes basé sur la somme des deux. L’Allemagne de l’Est n’était pas concernée par ces mesures de prévention excessives, puisqu’en URSS les autorités ont au contraire essayé de cacher l’accident à la population. Si on prend les chiffres de votre source, en Allemagne de l’Ouest seulement, et on rajoute le taux d’évolution d’une année à l’autre :

      Année _ Nombre d’avortements _ Évolution
      1982 _____ 91064
      1983 _____ 86529 _____ -5%
      1984 _____ 86298 _____ -0,3%
      1985 _____ 83538 _____ -3%
      1986 _____ 84274 _____ +1%
      1987 _____ 88540 _____ +5%
      1988 _____ 83784 _____ -5%
      1989 _____ 75297 _____ -10%

      On constate déjà que globalement la tendance est à la baisse dans les années 80, on remarque cela aussi en RDA et même en France. Les deux seuls années où on observe une hausse sur cette période c’est de 1985 à 1986 (+1%) et de 1986 à 1987 (+5%). Mais ça me semble tout de même trop faible pour pouvoir en tirer des conclusions, si on constaterait une hausse de +30 % on pourrait parler « d’augmentation significative », mais c’est vrai qu’ici c’était un peu excessif. Je ne pense pas qu’on puisse vraiment parler de fake-news car cela reste toujours plausible qu’un certain nombre de femmes en RFA aient avorté simplement par peur des conséquences de l’accident (peut-être 10 ? Peut-être 100 ? Peut-être 1000 ?) Mais il n’y a pas assez d’éléments pour le prouver donc je suis d’accord qu’il faut mieux éviter d’utiliser cet argument.

      Reste à voir si ma défense convainc Decodex ou si je vais me prendre une pastille rouge…

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    • Pour ajouter une source, dans l’article du commentaire de Raph il y a ce passage extrait de Libération (même s’il n’est pas question de données chiffrées) :
      « cette affaire n’a pas manqué d’avoir des conséquences sur les femmes enceintes : des Allemands de l’Ouest se sont fait avorter par peur des effets de la radioactivité sur leurs futurs enfants »
      http://www.atlantico.fr/decryptage/tchernobyl-nuage-mensonge-alain-madelin-177474.html

      Il semble donc que ce n’est pas seulement une légende, même si ce n’est pas possible de quantifier l’ampleur du phénomène.

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      • Le fait que ce soit écrit dans Libération ne me semble pas constituer une source fiable. C’est tout de même les articles de libération qui ont déclenché ces histoires « le gouvernement vous ment » qui sont discutés ici

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